Au nord du Cambodge, bordant la Thaïlande et le Laos, se trouve l’une des régions isolées du pays. Géographiquement variée et difficile d’accès, elle est longtemps demeurée peu connue des visiteurs étrangers. Toutefois, l’amélioration récente du réseau routier permet aujourd’hui d’aller à la découverte de ses richesses.
Le temple “Prasat Preah Vihear” est l’un des plus importants trésors de cette partie du pays. Construit sur une déclivité rocheuse culminant à 625 m, il domine l’environnement et la plaine cambodgienne. Ce gigantesque temple fut bâti durant une longue période d’occupation, mais les aménagements prirent place principalement durant les règnes de Jayavarman V (968-1000), Sûryavarman I (1002-1050) et Udayadityavarman II (1050-1066). Le nom utilisé aujourd’hui est “Temple de Preah Vihear” (le temple du sanctuaire sacré), alors que, selon les inscriptions, le nom original était Çriçikhareçvara (seigneur de la montagne). S’étendant du sud au nord sur une longueur de 802 m, le temple contient cinq gopuras (terme d’origine hindouiste utilisé à Angkor pour désigner les pavillons d’entrée) qui sont ornés de belles sculptures sur les frontons, linteaux, chapiteaux et volutes, certaines figures relevant de la mythologie indienne.
Le temple fut envahi et gouverné par les Siamois pendant de nombreuses années au 19ème siècle. Durant le protectorat, en 1902, les Français y hissèrent le drapeau de la République française, signalant que le territoire du temple appartenait toujours au Cambodge. Malgré tout, la pression militaire a perduré et le Siam a refusé de retirer ses troupes de la région jusqu’à ce que le Cambodge fasse appel au Conseil des Nations Unies en 1961. En 1962 le verdict de la Cour Internationale de Justice à La Haye a donné raison au Cambodge, invoquant que la ligne des territoires respectifs établie par le Cambodge et agrée par le SIAM durant le protectorat de la République française, était valide et que le site était bien en territoire cambodgien.
Le Prasat Preah Vihear a été ajouté à la Liste du patrimoine mondial de L’UNESCO le 7 juillet 2008.