À 45 km au nord de Phnom Penh, non loin de la rive du Tonlé Sap, la pagode Kampong Trâlach Leu peut sembler loin du regard des touristes. En fait, c’est l’une des plus anciennes pagodes de la province de Kampong Chhnang et même du Cambodge. Selon la légende, elle aurait été érigée dans la troisième moitié du XVIIe siècle (1672). Par ailleurs, la construction du Vihara ( salle de prière pour les moines Bouddhistes) et d’autres structures aurait eu lieu dans la seconde moitié du XIXe siècle (1847). Ce vihara qu’on voit aujourd’hui mesure 15 mètres de long et 7 mètres de large, étendu d’est en ouest, et fut construit sur un soubassement surélevé en pierre volcanique, ainsi que deux anciens bassins.
En plus de sa longue histoire, cette pagode contient de belles peintures bouddhistes, de danses classiques et de vie quotidienne. Sur les murs intérieurs du vihara ainsi qu’au plafond, ces peintures relatent notamment l’épopée indienne de Ramayana. On considère que ces peintures sont les plus belles parmi la plupart des pagodes du Cambodge. L’existence de cette mythologie hindoue sur un temple bouddhiste est un cas extrêmement rare.
Le Cambodge a connu une pénible guerre civile sous le régime des Khmers Rouges ( 1975-1979).Malheureusement cette pagode fut abandonnée et ses belles peintures murales ont beaucoup souffert de l’érosion. Cependant, des rénovations ont été entreprises, comme en 2003 en collaboration avec l’UNESCO et en 2010 par le ministère des Beaux-Arts.
À l’ouest du vihara, on trouve un Dharmasabha ( un centre de réunion des moines bouddhiste) construit en bois. Son mur est couvert en torchis avec du bambou à l’intérieur. Ce bâtiment a probablement été bâti en 1922.